La terminologie juridique
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La terminologie juridique Pierre Lerat1 Accepted: 30 August 2020 © Springer Nature B.V. 2020
Abstract There are many ways to approach and analyze juridical terminology. Every approach is useful, even though for a great number of linguists juridical vocabulary is not really considered as a terminology. The first part of this paper is devoted to the presentation of the state of art in the field under scrutiny, including traditional approaches (savant language, technical language, pure language, ‘general’ theory of terminology) and more recent approaches (socioterminology, text mining terminology, communicative theory of terminology, frame terminology, sociocognitive approach, pragmaterminological approach). The second part explains how the philosophy of language can shed some light on juridical terminology. For this branch of human sciences, legal words and groups of words are lexical units used in legal discourses. Thus, relevant analysis perspectives include enunciation, reference, extension, predication and speech acts. Keywords Terminology · Law · Language · Discourse
1 Introduction Selon ce qu’on entend par terminologie, l’expression terminologie juridique est plus ou moins acceptable. Prudemment, l’équipe qui, dans la mouvance de l’Association Capitant [2], est à l’origine du Vocabulaire juridique coordonné par Gérard Cornu, a préféré parler de vocabulaire. Quant aux frontières du juridique, il y aurait beaucoup à dire, si l’on en juge par les dictionnaires; ainsi, le taux de recoupement de la nomenclature du Vocabulaire juridique et du Dictionnaire de la diplomatie [76] n’est pas négligeable, et l’un des dictionnaires français-allemand les plus copieux, « le Potonnier » [82], associe le droit à des domaines voisins. Dis-moi quelle est ta conception de la terminologie, je te dirai quelle culture linguistique tu as. D’où le besoin d’un état de l’art en terminologie, et surtout de l’adéquation ou non de telle approche à la matière juridique. Après ce regard d’en * Pierre Lerat [email protected] 1
Orléans, France
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P. Lerat
haut, fortement influencé par la rédaction de dictionnaires (un général, le dictionnaire du Trésor de la langue française, comme réviseur, d’autres juridiques, comme auteur ou coauteur), où l’on voit quelles innovations sont fécondes, et aussi quelles pistes sont moins utiles, et pourquoi, on passera de ce qui a été le plus étudié (la langue) à ce qui reste encore largement à explorer après quelques débuts suggestifs (le langage). Quant à juridique, cet adjectif est pris ici dans un sens large, qui inclut les textes et documents de la vie quotidienne destinés à produire des effets de droit. Un juriste professionnel peut trouver à redire à cet empirisme qui est celui de Rasmussen et Engberg [ [87]:115]. Mais à l’heure de la mondialisation « l’eurocentrisme » [88] est dépassé, et les contrats à la rédaction et au respect desquels veille un juriste d’entreprise sont, comme on dit très justement, « la loi des parties » . Entre le « cours inaugural » en toge et l
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